J'ai donc vu l'ophtalmo, qui m'a dirigé vers la fondation ophtalmologique de Rothschild, à Paris. C'est cool, c'est à deux pas de chez moi, et je connaissais déjà la très bonne réputation de cet hôpital en ce qui concerne le ptosis, après avoir fait quelques recherches sur le net. Il faut savoir que je n'ai eu conscience de mon ptosis que vers l'âge de 20 ans, lorsque j'ai commencé à porter une lentille de contact (vu que l'oeil gauche est amblyope, je ne porte qu'une seule lentille...). Il m'a fallu quelques mois pour comprendre ce qui n'allait pas dans mon regard : mon Dieu, j'ai un oeil plus fermé que l'autre. Je ne savais même pas le nom de cette "maladie". C'est un peu par hasard que je suis tombé sur le mot ptosis. Mon ophtalmo de l'époque ne m'avait jamais vraiment attiré l'attention à ça, et je me suis rendu compte que si tu ne fais pas la démarche de demander par toi même, il ne te dira rien (je suppose que c'est l'attitude du "si il n'en parle pas, c'est qu'il n'a pas de problème").

Je suis donc tombé sur le mot "ptosis" après une recherche sur Internet, je ne me souviens plus très bien comment. Une fois le nom de ce que j'avais identifié, j'ai pu rechercher plus d'infos à ce sujet, et je suis tombé sur quelques forums qui en parlaient, je n'était pas seul au monde. Oui, parce que honnêtement, le ptosis... vous en connaissez beaucoup qui en ont un? Donc j'ai pu lire des gens qui souffraient du même problème, et j'ai surtout vu qu'on pouvait corriger. Et la meilleure adresse, c'est un certain Prof. Morax, qui travaille à la fondation ophtalmologique de Rothschild. Première étape : aller voir mon ophtalmo actuel pour lui parler honnêtement de mon ptosis, et voir ce qu'il me dit. J'ai besoin d'une lettre de recommandation de sa part pour décrocher une consultation à la fondation. Je l'ai obtenue, et j'ai décroché un rendez-vous. Il faut savoir que les listes d'attente de cet hôpital sont impressionnantes, et qu'il faut attendre plusieurs mois avant d'être vu par le médecin.

J'ai vu le médecin, le docteur Jacomet, qui travaille dans le service du professeur Morax. Il a en effet constaté mon ptosis, et m'a proposé l'opération, après quelques tests. Encore quelques mois avant d'être opéré (toujours cette liste d'attente). Le docteur m'a expliqué qu'il allait me faire une ressection, et que je n'aurais pas de cicatrice visible, car c'était derrière la paupière. Un muscle qui relève la paupière. Arrive le grand jour. J'ai été opéré. C'est vraiment incroyable, c'est en déambulatoire, ça se fait en un matin. On en ressort avec un gros pansement sur l'œil, qui nous sera retiré le jour d'après.

Après quelques jours, une fois l'œil dégonflé, le constat est... décevant. Je ne vois carrément pas de différence entre le avant et le après! Limite si je ne trouve pas le résultat pire. Jugez plutôt:

ptosis

Donc c'est avec une impatience non feinte que j'attends mon prochain rendez-vous avec le docteur Jacomet.

- Rendez-vous: alors monsieur da Silva, vous êtes content?

Après lui avoir gentiment dit que non (je suis resté sans voix quelques secondes à la question posée... ¬¬ ), il m'explique qu'on avait gagné 1 mm. Ah oui, ça change tout. Mais que donc, si je voulais, on pouvait m'opérer à nouveau,. Cette fois, ça serait plus lourd comme opération, il y aura une cicatrice. C'est une ressection du muscle releveur, qui se trouve sur l'avant de la paupière. Il n'y a que deux muscles qui jouent dans le mouvement de la paupière, et je vais donc me faire opérer malgré tout, car je ne saurais rester sur un échec : si je suis venu jusqu'ici, il faut aller jusqu'au bout.

N'empêche, il aurait pu me le dire qu'on aurait pu m'opérer à nouveau la première fois. Là ce coup ci, il m'a bien dit que si c'etait nécessaire, on pourrait encore faire une troisième opération. Fichtre quand même. Je sais que c'est pris en charge par la sécurité sociale et que je n'ai quasi rien déboursé, mais quand même...

Deuxième opération. Effectivement, les conséquences visuelles sont beaucoup plus flagrantes : on voit les coutures, la paupière est extrêmement gonflée, mais bizarrement, c'est moins inconfortable que la première fois. Car la première fois, comme je vous l'ai dit, c'était par dedans. Donc, j'avais les fils de la cicatrice qui étaient en contact avec mon oeil. C'est très désagréable, mais bon, tant pis, il faut bien ça! avec la deuxième opération, rien de tout cela. Mais mon oeil bouge plus difficilement qu'avant. Je n'arrive pas à regarder en haut avec mon oeil gauche, il est bloqué, ça "tire"! Je saurais plus tard que le muscle releveur est en relation avec tout les autres muscles, c'est comme un mikado, tu touches à un muscle, tu bouleverses un autre coté. Voici à quoi ressemblait mon oeil, au lendemain de l'opération :

opération ptosis

Pas beau à voir. Si la paupière brille autant, c'est à cause d'une pommade cicatrisante que j'ai du mettre pendant un mois. Il faut savoir qu'on a quand même une semaine d'arrêt de travail après l'opération, pris en charge par la sécu. Cette opération, en plus des critères esthétiques, est aussi et surtout le moyen de libérer le champ visuel de l'oeil atteint : on a la vision qui s'améliore, même amblyope on le remarque. L'évolution de la paupière est relativement rapide, mais il faut attendre quelques mois avant d'avoir le résultat définitif. Mais aujourd'hui, presque deux mois après les résultats sont ceux que vous pouvez voir :

post opération ptosis

Comparez avec la première photo. Est ce que ça a valu le coup?

Prochaine étape : résoudre autant que possible mon oeil amblyope. Alors il parait que c'est impossible à corriger, mais pas tout à fait : un ophtalmologiste portugais (comme par hasard, au Portugal... ouah je suis presque fier) a une méthode pour réduire l'amblyopie, voir l'éliminer. C'est la technique des prismes posturaux de Lisbonne, je vous en parlerai un de ces quatre. J'ajouterais en guise de conclusion que rien de tout ceci n'aurait vraiment été possible sans la puissance d'Internet et une bonne recherche sur Google. Notre monde évolue, nous avons accès à l'information de plus en plus facilement, ce qui constitue une mutation majeure de notre société : on ne le remarque pas encore, mais la portée est colossale. Je fais un chouette métier! Le métier de référenceur permet de se dire : "j'œuvre pour que les internautes trouvent l'information qui est la plus pertinente pour leur recherche" (oui ok, je favorise mes clients, mais nos clients sont bons :)